vendredi 18 novembre 2011

Francis Scott Fitzgerald


F. Scott Fitzgerald, de son nom complet Francis Scott Key Fitzgerald, né le 24 septembre 1896 à Saint Paul (Minnesota) et mort le 21 décembre 1940, est un des plus célèbres écrivains américains.
Chef de file de la Génération perdue et émouvant représentant de L'Ère du Jazz, il est aussi celui qui lance la carrière d'Ernest Hemingway. Il se marie avec Zelda Sayre Fitzgerald, alors exubérante fille du Sud, en 1920. Celle-ci publie un roman autobiographique (Accordez-moi cette valse) en 1932, et elle est une source d'inspiration constante pour son mari. Ensemble, ils ont une fille, Patricia Frances, qu'ils surnomment « Scottie ».
Biographie
- Origine et enfance
Francis Scott Key Fitzgerald naît le 24 septembre 1896 dans une famille de la petite bourgeoisie de Saint Paul, capitale du Minnesota. Ses trois prénoms lui sont donnés en hommage à son lointain parent Francis Scott Key qui est le parolier de l'hymne national américain, The Star-Spangled Banner. Son père, Edward Fitzgerald, est d'origine relativement modeste ; né dans une ferme du Maryland, il s'est installé à Saint Paul suite à son mariage. À la naissance de son fils, il y exerce comme Président d'une manufacture de meubles qui fait faillite deux ans plus tard. Engagé ensuite par Procter & Gamble, il est un commis-voyageur sans ambition, vu comme un raté par Scott. Sa mère, Mary (Mollie) McQuillan, est l'une des trois filles d'un homme d'affaires d'origine irlandaise ayant fait fortune grâce à l'expansion économique qu'entraîne la Guerre de Sécession. Élevée au couvent de la Visitation de Saint Paul puis à New York, elle parcourt également l'Europe pour parfaire son éducation soignée.
Dans les mois qui précédent la naissance de Scott, Edward et Mollie voient leurs deux filles, de un et trois ans, mourir prématurément. L'écrivain y fait allusion dans son registre, quarante ans plus tard :
« Eh bien, trois mois avant ma naissance, ma mère perdit ses deux autres enfants et je pense que ce double décès est la première chose qui m'advint, bien que je ne sache pas exactement comment. Je pense que c'est à partir de ce moment-là que je commençai à être un écrivain. »
Une troisième fille meurt à la naissance en 1900, mais l'année suivante, Annabel voit le jour à New York. La famille revient s'installer à Saint Paul en 1908 sans parvenir à trouver une stabilité financière et sociale. Cependant, les déconvenues professionnelles d'Edward sont compensées par l'argent hérité par Mollie. Ainsi, le jeune Scott devient l'élève de l'école privée Saint Paul Academy. Rapidement impopulaire, il rêve de gloire tout en se considérant différent des autres garçons. Lecteur éclectique et assidu, il commence à écrire des poèmes et des nouvelles qu'il publie dans le journal de l'établissement huppé où il est inscrit en 1911 : l'école Newman dans le New Jersey.
C'est là qu'il rêve d'entrer dans une des toutes meilleures universités du pays : Princeton. Le jeune Scott va y connaître ses premières grandes désillusions.
- Ses années de formation à Princeton
En effet, sa prétention et son immaturité l'excluent rapidement de l'impitoyable société estudiantine, alors que ses efforts pour intégrer l'équipe de football de l'université se révèlent vains : cet échec le marquera toute sa vie. Ce n'est que lors de sa deuxième année dans le New Jersey que le futur écrivain parvient à se faire des amis, ainsi qu'une place dans les journaux de l'université. Accompagné de Edmund Wilson et John Peale Bishop, Scott participe ainsi a l'écriture d'une comédie musicale du Princeton Triangle Club et offre sa plume au magazine humoristique Princeton Tiger et au Nassau Literary Magazine... Reste que Butler, Byron, Coleridge et Keats deviennent vite trop envahissants. Scott néglige ses études au profit de la poésie. Bientôt, il quitte Princeton sans le diplôme.

- Vie et œuvre
À l'époque, c'est l'armée qui est la plus à même de réaliser ses rêves de gloire. Il s'y engage en 1917, à l'entrée en guerre des États-Unis lors de la Première Guerre mondiale et, en juin 1918, est envoyé à Camp Sheridan, près de Montgomery, en tant que sous-lieutenant. C'est là qu'il tombe amoureux de l'excentrique Zelda Sayre, dix-huit ans mais déjà pleine d'esprit. Dans le but de la conquérir, il écrit l'ébauche de ce qui sera son premier roman : Le Romantique Égotiste. Rejeté deux fois par Maxwell Perkins, il est finalement accepté en juillet 1919 sous le titre de L'Envers du paradis, et paraît en librairie le 26 mars 1920. Malgré d'évidentes lacunes, le roman connaît un énorme succès, et fait de son auteur le représentant de toute une génération, celle de L'Ère du Jazz. Les retombées financières permettent à l'écrivain d'épouser Zelda. Comme nombre de leurs compatriotes, Francis Scott Fitzgerald et sa femme décident de tirer profit du dollar fort et émigrent alors en France (à paris et sur la Côte d'Azur où il fréquenta l'Hôtel du Cap et Eden Roc (été 1922), puis les villas America, Paquita et Eilenroc avant la villa Saint-Louis.
C'est sur la Côte d'Azur, qu'après Les Heureux et les Damnés, il écrit son premier grand roman,Gatsby le Magnifique, dont il fait lire le manuscrit à Ernest Hemingway à la terrasse de La Closerie des Lilas, une brasserie de Montparnasse ; et le jeune journaliste d'alors est enthousiaste. Maxwell Perkins, des éditions Scribner (qui publient Fitzgerald depuis ses débuts), aussi, d'ailleurs : enchanté par le style de l'écrivain, il se met à rêver d'une grande destinée pour le roman. À la mise en vente de Gatsby le Magnifique, en avril 1925, malgré les bonnes critiques, les ventes ne décollent pas, même si elles lui rapportent la jolie somme de28 000 dollars. Cela ne satisfait guère l'écrivain, et Fitzgerald est donc forcé de continuer à écrire des nouvelles, puisque le Saturday Evening Post et d'autres journaux les lui achètent encore à prix d'or.
Gatsby, ruiné, n'en devenait pas pour autant un ni riche ni pauvre comme Nick : Fitzgerald le montre comme un riche par essence se trouvant ne l'être plus par accident et de façon provisoire: la fortune lui reviendra vite tandis que Nick, lui, ne quitte jamais vraiment sa condition initiale malgré quelques gains momentanés. Une grande partie des nouvelles ultérieures portera en filigrane ce même message, à un point que mentionneront tous les commentateurs de Fitzgerald : Les riches sont différents. Même dans une nouvelle sentimentale comme Trois heures entre deux avions, le souci d'afficher comme d'évaluer un statut social est décrit sans complaisance.
- Les dernières années
Trop d'excès amènent à une fin rapide. Après l'aventure de Zelda avec Édouard Jozan, aviateur français rencontré sur la Riviera, Francis Scott devient invivable. Et son succès, quoique très relatif commercialement, relègue Zelda à un rôle secondaire en totale contradiction avec sa nature. Ses tentatives pour atteindre la célébrité - peinture, danse, littérature - sont méritoires mais se révèlent vaines, et sa schizophrénie apparaît.
Dès la fin de 1926, Scott est appelé à Hollywood et Zelda commence à perdre la tête: elle entend désormais parler les fleurs, ce qui oblige son mari à entamer une tournée des cliniques psychiatriques, une situation qui va rendre les dernières années de l'écrivain aussi coûteuses que déprimantes. Entre les visites à sa femme (Fitzgerald fait interner Zelda en Suisse, puis à Asheville ; toujours dans les meilleures cliniques), son propre alcoolisme, les dépressions psychologiques et les soucis financiers (lire le recueil de nouvelles : La Fêlure ; et la déchirante nouvelle du même nom), Scott Fitzgerald parvient toutefois - au bout de neuf ans ! - à écrire Tendre est la nuit, aujourd'hui considéré comme son chef-d'œuvre. Pourtant, les meilleurs livres de Fitzgerald sont ceux qui se vendent le moins bien, et celui-ci ne fait pas exception.
C'est dans la misère que Scott Fitzgerald meurt à Hollywood en 1940, alors qu'il exerce la profession détestée de scénariste. Il laisse le fort prometteur Dernier Nabab inachevé. Sa femme meurt quelques années plus tard dans l'incendie qui ravage le sanatorium d'Asheville, où elle est internée. Le temps a fait de Fitzgerald l'émouvante incarnation du talent gâché et incompris. De son vivant, les critiques n'ont souvent vu dans ses romans que le reflet de la vie insouciante de leur auteur, passant au travers de leur grande force tragique. La capacité de Scott Fitzgerald à capter l'instant, à définir les atmosphères, dans le style visuel et hautement lyrique qui lui est propre - en somme : son génie - est aujourd'hui pleinement reconnu.

Œuvres
- Romans
- L'Envers du paradis, 1920
- Les Heureux et les Damnés, 1922
- Gatsby le Magnifique, 1925 
- Tendre est la nuit, 1934
- Le Dernier Nabab, 1941

- Recueils de nouvelles - Éditions en anglais
- Flappers and Philosophers, 1920
- Tales of the Jazz Age, 1922
- All the Sad Young Men, 1926
- Taps at Reveille, 1935
- Babylon Revisited and Other Stories, 1960
- The Pat Hobby Stories, 1962
- The Basil and Josephine Stories, 1973
- The Short Stories of F. Scott Fitzgerald, 1989

- Recueils de nouvelles - Éditions en français
- Les enfants du jazz, 1978
- Un diamant gros comme le Ritz, 27 nouvelles, 2005.
- Histoires de Pat Hobby, 1981
- Love Boat I, 1979
- Love Boat II : Entre trois et quatre, 1979
- Love Boat III : Fleurs interdites, 1979
- Éclats du Paradis ou Fragments de Paradis, 1977
- La Ballade du rossignol roulant, 1995

- Nouvelles
- Head and Shoulders, 1920
- The Camel’s Back, 1920
- Bérénice se fait couper les cheveux, 1920
- Le palais de glace, 1920
- Ceux qui sourient, 1920
- Le Premier Mai, 1920
- The Offshore Pirate, 1920
- Un diamant gros comme le Ritz, 1922
- Rêves d'hiver, 1922
- Dice, Brassknuckles & Guitar, 1923
- Absolution, 1924
- Un goûter d'enfants, 1925
- L'un de mes plus vieux amis, 1925
- Le Garçon riche, 1926
- Magnétisme, 1928
- The Freshest Boy, 1928
- La dernière jolie fille, 1929
- Le mariage, 1930
- Deux erreurs, 1930
- A New Leaf, 1931
- Retour à Babylone, 1931
- Un dimanche de fous, 1932
- The Fiend, 1935
- La longue fuite, 1937
- Les finances de Finnegan, 1938
- Trois heures entre deux avions, 1941

- Essais 
- My Lost City
- L'Effondrement, 1945

- Théâtre
- Un Légume, 1923

- Poésie
- Mille et un navires

- Correspondance 
- Lettres à Zelda et autres correspondances 
- Fitzgerald père et fille, Lots of love - lettres entre l'auteur et sa fille Scottie Fitzgerald Smith

Filmographie
- Adaptations de ses œuvres 
- The Chorus Girl's Romance réalisé par William C. Dowlan, d'après la nouvelle Heads and Shoulders, 1920
- The Husband Hunter réalisé par Howard M. Mitchell, d'après la nouvelle Myra Meets His Family, 1920
- The Off-Shore Pirate réalisé par Dallas M. Fitzgerald, 1921
- The Beautiful and Damned, film muet réalisé par William A. Seiter d'après le roman éponyme, avec Kenneth Harlan et Marie Prevost, 1922
- Grit réalisé par Frank Tuttle, 1924
- Pusher-in-the-Face réalisé par Robert Florey, 1929
- Tendre est la nuit réalisé par Henry King, avec Jason Robardset Jennifer Jones, 1962

Gatsby le Magnifique a été adapté au grand écran à trois reprises et récemment à la télévision :
- Gatsby le Magnifique, 1926
- Le Prix du silence (The Great Gatsby), réalisé par Elliott Nugent avec Alan Ladd et Betty Field, 1949
- Gatsby le Magnifique, réalisé par Jack Clayton. Robert Redford joue le rôle de Jay Gatz et Mia Farrow celui de Daisy. Francis Ford Coppola participe au scénario, 1974
- Gatsby le Magnifique, téléfilm de Robert Markowitz avec Toby Stephens et Mira Sorvino, 2000

- Le Dernier Nabab réalisé par Elia Kazan, avec Robert De Niro, Jack Nicholson, Tony Curtis et Robert Mitchum. Les dialogues ont été adaptés par Harold Pinter, 1976
- L'Étrange Histoire de Benjamin Button réalisé par David Fincher d'après la nouvelle éponyme, 2009

- Participations en tant que scénariste 
- The Glimpses of the Moon réalisé par Allan Dwan, 1923
- Trois Camarades réalisé par Frank Borzage, 1938
- Autant en emporte le vent, réalisé par Victor Fleming, 1939
- Femmes réalisé par George Cukor, 1939

- Participations en tant qu'acteur
- Zelig (Zelig) réalisé par Woody Allen, 1983

Le vrai Scott Fitzgerald fait une apparition sous forme de film d'archive dans le faux documentaire autour de Leonard Zelig.

Biographies
Si de nombreuses biographies de Francis Scott Fitzgerald existent, celle de Matthew Bruccoli fait référence. Elle est disponible en poche : Francis Scott Fitzgerald - Une certaine grandeur épique, Éditions de la Table ronde.

Œuvres inspirées par sa vie
- Francis Scott Fitzgerald a inspiré à Budd Schulberg le personnage principal de son roman : Le Désenchanté. 
- Un matin comme les autres (Beloved Infidel) retrace la fin de vie de Francis Scott Fitzerald, réalisé par Henry King avec Gregory Peck et Deborah Kerr, 1959
- Zelda de Agnès Michaux, 2006. 
- Alabama Song de Gilles Leroy, 2007. 
- Minuit à Paris de Woody Allen, 2011