lundi 12 septembre 2011

Fight Club

  • Le premier pas vers la vie éternelle, c'est que tu dois mourir. 
  • On tue toujours celui ou celle qu'on aime, eh ben, faut bien dire, il marche dans les deux sens. 
  • Avec une arme enfoncée dans la bouche, on ne peut plus parler qu'en voyelles. 
  • Où en serait Jésus si personne n'avait écrit les Evangiles ? 
  • Tout ce qu'on pourra jamais accomplir finira aux ordures. 
  • Tout de dont on a jamais été fier sera jeté à l'encan. 
  • Il est facile de pleurer lorsqu'on prend conscience que tous ceux que l'on aime vous rejetteront ou mourront. 
  • Sur une échelle temporelle suffisamment longue, le taux de survie de tout un chacun retombe à zéro. 
  • Tout le monde qui sourit avec cette arme invisible collée à la tempe. 
  • Voici ce qu'il en est de l'insomnie. Tout est tellement lointain, copie de copie de copie. Cette distance insomniaque de toutes choses, on ne peut rien toucher et rien ne vous touche. 
  • C'est ce moment là qui me guérit de mon insomnie par narcolepsie, face à l'éventualité toujours possible de vous voir tous mourir sans rien pouvoir y faire, réduits à l'état de tabac humain compressé dans le fuselage. 
  • C'est ça votre vie, et elle arrive à son terme une minute à la fois. 
  • Une minute suffisait. Un individu devrait oeuvrer dur pour y atteindre, mais une minute de perfection ça valait cet effort. 
  • La preuve même qu'un jour, vous pensez, vous réfléchissez, vous vous traînez, vous vous trimbalez, et le lendemain, vous êtes de l'engrais froid, buffet pour vers de terre. 
  • Avec son pouls comme une sirène sur le toit, en train d'annoncer : prépare toi à la mort dans dix, dans neuf, dans huit secondes. La mort va commencer dans sept, six... 
  • Préparez-vous à évacuer l'âme dans dix, dans neuf, huit. 
  • Autour d'elle, la vie parasitée lui peint le cœur comme à la bombe. 
  • Au terme de cette brillante philosophie nourrisseuse de matière grise, nous sommes tous en train de mourir. 
  • Malgré trente centimètres de béton, c'est important lorsque votre voisine immédiate a laissé se vider la pile de sa prothèse auditive et se retrouve obligée de regarder ses émissions de jeux à pleine puissance. 
  • Les choses qu'on possédait, ce sont elles qui vous possèdent maintenant. 
  • Quand on ne sait pas ce qu'on veut, on finit par se retrouver avec des tas de trucs qu'on veut pas.
  • Puis-je n'être jamais complet. Puis-je n'être jamais satisfait. Puis-je n'être jamais parfait. 
  • Je ne veux pas mourir sans quelques cicatrices. 
  • Je suis capable d'agiter la moitié des dents de ma mâchoire comme un chien agite la queue. 
  • L'amélioration de soi n'est pas la réponse. 
  • Peut-être que la réponse, c'est l'autodestruction. 
  • Les salles de sport où vous allez sont envahies d'hommes qui essaient de ressembler à des hommes, à croire que le fait d'être un homme signifie correspondre à la manière dont un sculpteur ou un directeur artistique l'a décrété. 
  • Même un soufflé à l'air gonflé. 
  • A l'époque, ma vie me donnait l'impression d'être trop complète, et peut-être qu'il nous faut tout démolir pour faire quelque chose de mieux de nous-mêmes. 
  • Le rire est le meilleur médicament.
  • Parfois il arrive qu'on fasse quelque chose, et on se fait baiser. Parfois il s'agit de choses qu'on ne fait pas, et on se fait baiser. 
  • Colle-moi une arme sur la tempe et repeins le mur avec ma cervelle. 
  • Mes parents n'avaient jamais rien dit qui aurait mérité d'être brodé sur un coussin. 
  • Le préservatif est la pantoufle de verre de notre génération. Tu l'enfiles quand tu rencontres quelqu'un que tu ne connais pas. Tu danses toute la nuit, et ensuite tu la jettes. 
  • C'est pas parce que tu te colles des plumes dans le croupion que ça fait de toi un poulet. 
  • Ce n'est qu'après le désastre que nous pouvons ressusciter. 
  • Ce n'est qu'après avoir tout perdu, qu'on est libre de faire ce que l'on veut. 
  • Tout est toujours plus drôle quand on peut partager avec les autres. 
  • Si Marilyn Monroe était vivante en cet instant qu'est-ce qu'elle serait en train de faire ? De donner des coups de griffes au couvercle de son cercueil. 
  • Ce que je ferais, c'est que je serais très prudent quant aux personnes auxquelles je parlerais de ce papier. On a l'impression qu'un dangereux tueur psychopathe a écrit cela, et que ce schizophrène propre sur lui serait probablement susceptible de craquer complètement à tout moment de sa journée de travail pour traquer ses proies de bureau en bureau, armé d'une carabine semi-automatique Armalite AR-80 fonctionnant au gaz. Ce mec est probablement chez lui tous les soirs avec une petite lime queue de rat à découper une croix dans la tête de chacune de ses balles. De cette manière, quand il débarque au boulot un matin et colle une balle dans son patron, cet enquiquineur inefficace, mesquin, geignard, lèche-cul, faiblard, ladite balle va se fendre au long des rainures dégagées à la lime et s'écarter de la même manière qu'une balle dum-dum s'épanouit dans vos intérieurs pour vous faire exploser un boisseau de vos tripailles dégueulasses jusqu'au travers de l'échine. Imaginez votre chakra tripes qui s'ouvre en une explosion au ralenti d'intestin grêle emballeur de saucisse. 
  • On s'apercevait que les dents ne sont que des esquilles d'os qui viennent vous traverser la peau pour s'écraser et meuler les choses. 
  • Je suis en train de rompre mon attachement à tout pouvoir, toute possession physique, parce que ce ne sera qu'à travers ma propre destruction que je découvrirai le pouvoir supérieur de mon esprit. 
  • Tout ce que fais une arme, c'est focaliser une explosion dans une direction donnée. 
  • Nous sommes la merde et les esclaves de l'histoire. 
  • Je voulais détruire tout ce que je n'aurais jamais de beau. Brûler les forêts amazoniennes. Pomper des chlorofluocarbures droit vers le ciel pour gober l'ozone. Ouvrir les vannes de purge des puits de pétrole en haute mer. Je voulais tuer tout le poisson que je ne pouvais me permettre de manger, et détruire sous les marées noires les plages françaises que je ne verrais jamais. Je voulais voir le monde entier toucher le fond. Ce que je voulais en pilonnant ce gamin, c'était en réalité coller une balle entre les yeux de tous les pandas qui refusaient de baiser pour sauver leur espèce en danger et de toutes les baleines ou dauphins qui renonçaient et venaient s'échouer sur la terre ferme. 
  • Des milliers d'années durant, les êtres humains avait baisé, déverse leurs ordures et leur merde sur cette planète, et aujourd'hui, l'histoire attendait de moi que je nettoie après le passage de tout le monde. Il faut que je lave et que je raplatisse mes boîtes de soupe. Et que je justifie chaque goutte d'huile moteur usagée. Et il faut que je règle la note des déchets nucléaires et les réservoirs à essence enterrés et les boues toxiques étalées sur les champs d'épandage d'ordures une génération avant ma naissance. 
  • Le recyclage et les limitations de vitesse sont de la connerie. Comme quelqu'un qui cesserait de fumer sur son lit de mort. 
  • Quand on sait où chercher, il y a des cadavres enterrés partout.
  • C'est ainsi que les temples bouddhistes testent leurs candidats et ce , depuis des millions de milliards d'années. Tu dis au candidat de s'en aller, et si sa résolution est assez forte pour attendre à l'entrée sans nourriture ni abri ni encouragement trois jours durant, alors, alors seulement il peut entrer et commencer sa formation. 
  • Notre culture a fait de nous des individus absolument identiques. Personne n'est plus véritablement blanc ou noir ou riche. Nous voulons tous la même chose. Individuellement, nous ne sommes rien. 
  • Attirer l'attention de Dieu en étant mauvais valait mieux que de ne pas attirer l'attention du tout. Peut-être parce que la haine de Dieu est préférable à son indifférence. 
  • Une loi est une loi. Rouler trop vite revenait au même que de déclencher un incendie revenait au même que poser une bombe revenait au même que d'abattre un homme d'une balle. 
  • La publicité les fait tous courir après des voitures et des vêtements dont ils n'ont pas besoin. Ils travaillent dans des métiers qu'ils haïssent, par générations entières, uniquement pour pouvoir acheter ce dont ils n'ont pas vraiment besoin. 
  • Nous n'avons pas de grande guerre dans notre génération, ni de grande dépression, mais si, pourtant, nous avons bien une grande guerre de l'esprit. Nous avons une grande résolution contre la culture. La grande dépression, c'est nos existences. Nous avons une grande dépression spirituelle. 
  • Il faut que nous montrions à ces hommes et à ces femmes la liberté en les réduisant à l'esclavage, que nous leur montrions le courage en leur faisant peur. 
  • Ton dîner te paraîtra plus succulent que tous les repas que tu as jamais mangés, et demain sera le plus beau jour de toute ta vie entière. 
  • Je suis la merde du monde, celle qui chante à tout va, celle qui danse à tous pas. Je suis le déchet toxique sous-produit de la création divine. 
  • Je suis la merde et l'ordure humaine infectieuse de la création. 
  • Tout ce que vous avez jamais créé sera jeté aux orties. 
  • Tout ce dont vous êtes fier finira aux ordures. 
  • Un instant est le maximum de ce qu'on pourrait jamais attendre de la perfection. 
  • Ce n'est que dans la mort que nous avons un nom. 
  • Chacun de nous est un flocon unique, sacré, au caractère unique spécialement spécial. 
  • Ne puis-je pas voir en quoi nous sommes tous des manifestations de l'amour ? 
  • Nous ne sommes pas spéciaux. Nous ne sommes pas de la merde ni de l'ordure non plus. Nous sommes, c'est tout. Nous sommes, c'est tout, et ce qui arrive arrive, c'est tout.