Au secours pardon
- Je n'ai qu'une visée : être libre. J'y sacrifie tout. Mais souvent, souvent, je pense à ce que m'apportera la liberté... que ferai-je, seul parmi la foule inconnue ? Dostoïevski – Lettre à son frère
- Auparavant, comme tout le monde, je faisais semblant d'être normal.
- La vraie folie surgit quand cesse la comédie sociale.
- Je prenais l'amnésie pour le sommet de la liberté ; c'est une maladie assez répandue de nos jours.
- Ce qui est glauque, c'est de passer des heures dans des magasins à hésiter entre différentes sortes de chaises.
- J'aimerais vous raconter comment j'ai compris que la tristesse est nécessaire.
- Méfie toi de ta première impression car c'est toujours la mauvaise.
- Tout le monde voulait être unique, mais en réalité tout le monde avait envi de ressembler à la même couverture de magazine.
- Les gens devenaient complètement dingues depuis que l'égocentrisme était devenu l'idéologie dominante.
- Les investissements annuels en achat d'espace auraient pu supprimer dix fois la faim dans le monde mais on estimait plus urgent de matraquer des visages pour que les marques de luxe restent dans « le top of mind » des affamés.
- Il est logique que les beaux soient mieux rémunérés que les laids puisqu'ils rapportent davantage d'argent. Il faut don s'injecter de la toxine botulique pour obtenir une augmentation salariale, ajouter 5à grammes dans chaque sein par incision péri-aréolaire pour progresser en entreprise, repositionner la graisse des joues et augmenter les maxillaires afin de gravir les échelons sociaux.
- La pleine lune aveuglante était empalée sur votre clocher comme une pute sur un client.
- Pour vivre, il faut un but précis ; or notre objectif est de plus en plus flou.
- Sans rêve, on devient un animal morne, un promeneur égaré. On est vide, ou perdu.
- La liberté est fardeau qui s'apprivoise, comme la mort.
- Quoi de plus fascistes que les élections de Miss ?
- Je me demande si le voile islamique n'est pas moins facho que le jury d'un Fashion Contest ou le contrôleur facial d'une discothèque. Au moins, en dissimulant leur visage, le voile laisse une chance aux laiderons.
- La dictature de la beauté engendre la frustration et la frustration engendre la haine.
- J'aime répéter que ma bêtise est celle de mon temps mais au fond je sais que mon temps a bon dos et que ma bêtise m'appartient.
- Les arbres, comme le Christ, ressuscitent chaque année.
- Parler une langue morte nous protège des oreilles indiscrètes.
- Messieurs, notre but est simple : que trois milliards de femmes aient envie de ressembler à la même. Et mon problème est de trouver laquelle.
- Les bombes, je les préfère sexuelles, et les attentats, à la pudeur.
- Il est cool, ce barbu modeste. Il débarque pour nous sauver et nous, pour le remercier, on le torture, on l'assassine, et il nous pardonne notre ingratitude. Jésus Christ : c'est nous qui l'appelons au secours et c'est lui qui nous demande pardon. Il ne se la pète pas, pour un fils de Dieu. J'ai connu des « fils de » qui se la racontaient vachement plus que Lui. Quand je pense qu'il nous a ouvert les bras et qu'on en a profité pour le clouer sur place comme Nabokov avec ses papillons.
- T'es un tellement mauvais coup que je suis obligée de penser à mon vibromasseur pour jouir !
- Croire nous tient chaud, c'est plus rassurant que d'être un individu mondial isolé dans le blizzard, sur un parking d'hypermarché, entre deux rangées de Caddies vides, de sacs plastiques qui volent et quelques néons grésillant sur lesquels est inscrit : « Choisissez Bien, Choisissez But ».
- Accepter la petitesse de l'homme est le début de l'intelligence.
- Le monde actuel vit carrément à l'opposé : presque tous les gens avec lesquels je travaille sont payés toute la journée pour soumettre les autres à la tentation.
- Dans les business schools, partout dans le monde, on enseigne aux meilleurs étudiants comment nous soumettre à la tentation. Ce qu'on appelle la société de consommation devrait être rebaptisé : Société de Tentation.
- La plupart du temps, quand on se dit « je crois que je deviens fou », c'est qu'on l'est déjà.
- J'ai aimé et j'ai été aimé, mais jamais les deux en même temps.
